Les morts qui reviennent ont une longue histoire. Légendes, croyances et rites funéraires nous parlent de ces revenants qui, s’échappant du tombeau, semant trouble et désordre, apparaissent dans la nuit, effrayants et fascinants à la fois. Mieux vaut alors apprendre à les apprivoiser ou à les éloigner. Il en est bien de même pour ces « fantômes » qui s’imposent à notre psyché.
S’appuyant sur de nombreux cas cliniques, et tout en recourant à l’anthropologie, Claude Guy montre qu’un fantôme se manifeste parfois à travers nos symptômes, nous ramenant à un accident très ancien dans l’histoire familiale : un drame, une catastrophe, un acte traumatisant qui se transmet depuis des générations, sans que ni victimes ni témoins n’aient rien pu, ou rien voulu en savoir.
Bien des années après, il arrive que ressurgisse une souffrance qui n’a pas été reconnue, qui a été niée et qui, de façon tragique, amplifie le vécu douloureux du patient, inconsciemment « hanté », aux prises avec un passé dont il ignorait tout. Ainsi, « le mort saisit le vif », qui se doit de le démasquer pour se libérer du poids psychique de l’héritage, et pour vivre enfin sa propre vie.
Illustration de couverture :
Figura negra,
Saülo Mercader (acrylique sur carton, 1999, détail)