Vitalie Rimbaud (1825-1907), née Cuif, fut mère de cinq enfants, dont le célèbre Arthur. Abandonnée à l'âge de trente-cinq ans par son époux, elle se dira alors « Veuve Rimbaud », et signera ainsi lettres et documents.
« Aussi inflexible que soixante-treize administrations à casquette de plomb », tel est le sévère portrait que le jeune Arthur dressera de sa mère. Certes, austère, rigide, bigote, pourtant également dévouée, sincère et follement audacieuse. Entre le diable de fils et la mère, ce sera toujours la guerre, ponctuée d'éclats, de ruptures, mais aussi de pudiques réconciliations. Et sans doute, trop semblables, ils ne seront jamais si proches par la pensée et par le cœur que lorsqu'ils seront loin l'un de l'autre. Elle dans les Ardennes, lui en Afrique, ils ne cesseront de correspondre.
« Je pense à vous, et je ne pense qu'à vous », lui confiera-t-il.
Dans ce passionnant récit écrit à la première personne —, s'inspirant de faits réels —, Jeanne Auzas donne la parole à Vitalie, qui retrace sa longue vie tissée de colères et de chagrins, et dans laquelle le génial poète tiendra une place à nulle autre pareille.