Jean-Pierre KAMIENIAK
Freud, l'humour juif et les Mères
Freud fut un grand théoricien mais aussi un grand praticien de l’humour. Quelques mois après la mort de son père, en 1896, cet immense explorateur de la psyché prend soin de constituer, de façon étonnante, une anthologie des meilleures « histoires juives » — qu’il brûlera par la suite — et commence simultanément son auto-analyse. Ces deux initiatives aboutiront au célèbre ouvrage publié en 1905, Le Mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, qu’il tiendra pourtant en relative mésestime.
Pourquoi donc Freud, après s’être tu durant vingt-deux ans, éprouve-t-il, en 1927, le besoin de poursuivre sa méditation sur cette question, avec un bref article intitulé « L’humour » ? En fait, l’histoire juive — le Witz — l’a confronté à l’énigme de son identité. Certes, cette identité le renvoie à son père Jacob, mais plus évidemment encore à sa belle et jeune mère Amalia, et, au-delà, à d’autres figures féminines qui jalonneront sa vie, le conduisant inéluctablement vers la difficile reconnaissance d’une Mère mythique, archaïque, celle des origines…
Attentif à l’affleurement de l’intime dans les écrits théoriques du maître viennois, lecteur passionné des diverses Correspondances, Jean-Pierre Kamieniak nous révèle un autre Freud, embarrassé et néanmoins soutenu par l’idéalisation de la mère, et qui n’osera aborder les rives du continent noir qu’à la disparition de celle-ci.
Jean-Pierre Kamieniak est psychanalyste, maître de conférences des universités, membre de l’Association Internationale Interactions de la Psychanalyse et membre du comité de rédaction de la revue Le Coq-Héron.
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Prix 23€
324 pages
2017
ISBN 978-284952-903-4