Max GALY-NADAL
Le Lépreux de Compostelle
Tout va dans on ne sait quel silence, même après la forêt. Les hommes que les saisons avaient effacés courbaient leurs corps. La terre glacée par la nuit tenait serrée l’odeur des fanes. Lourdes d’effort, les femmes portaient, les hommes écrasaient les mottes.
C’était comme autre chose depuis qu’on bâtirait l’église. Depuis qu’on les avait choisis, la terre ne les ensevelirait plus. Ils seraient tous là dans les enluminures qu’ils voyaient sur les grandes pages du monastère.
D’une rare densité poétique, ce récit fait revivre le Moyen Âge aux confins de la Champagne. Il montre des hommes qui peinent pour leur subsistance, menacés par les hantises et par la brutalité des bandes errantes. Dans un paysage sans âge, seules la violence et la cruauté, ou la ferveur, semblent pouvoir déchirer la lenteur du temps. C’est pour lutter contre la mort qui menace les corps et les âmes que sera décidée la construction d’une église. Un sculpteur aux mains rongées par la lèpre, au nom de tous, prendra le chemin de Compostelle…
Max Galy-Nadal se consacre depuis plusieurs années à l’écriture. Il a publié Les Ventres de chien (Éditions Caractères, 1982).
Feuilletez un extrait au format
Prix 19,00€
128 pages
2011
ISBN 978-2-84952-157-1